Triste est l'image qui vient à l'esprit quand on évoque les Portugais, enveloppés dans leur saudade, cette douce mélancolie teintée de nostalgie. Or, la ferveur religieuse encore très vive et l'esprit de famille tenace s'expriment par un calendrier chargé.
Où se succède une multitude de réjouissances prenant différentes formes
Chaque fête ; qu'elle soit religieuse ou païenne, propose des spécialités liées à l'histoire propre du saint que l'on vénère ou à la culture régionale.
Toutefois, c'est bien Noël, mais encore plus à Pâques et pendant le carnaval, les temps forts de l'année, que les traditions culinaires viennent orner les tables et symboliser l'esprit de fête portugais.
Noël
Le soir du réveillon est un moment de recueillement et d'union dans la plus pure humilité. Pas de grandiloquence dans le choix des plats proposés : l'amie fidèle est tout appropriée, une simple morue en pot-au-feu, bacalhau com todos, cuite au court-bouillon avec ses carottes, pommes de terre et chou vert. Après ce plat simple, une large place est faite aux desserts, au nombre de treize, en hommage à Jesus et ses apôtres. Il est d'ailleurs coutume de manger 13 grains de raisin à la sortie de la messe. Parmi les desserts les plus traditionnels, citons le bolo rei, le gâteau des rois en forme de couronne fourrée de fruits secs ou confits, l'arroz doce, le classique riz au lait aromatisé au citron et saupoudré de cannelle, les irrésistibles filhoses, beignets parfumés à l'orange, les délicieuses rabanadas, pain perdu au sucre et enfin, le fameux entremets de vermicelles au lait. Enfin, le 25 décembre, les familles se réunissent à nouveau autour d'un repas, le vieux linge que l'on agrémente de plats plus copieux à base de viande, bien souvent du chevreau rôti.
Le Carnaval et Pâques
Le carnaval au Portugal est très suivi et il n'y a rien de surprenant à cela quand on pense que ce sont les Portugais qui l'on introduit au Brésil en 1823. Ce mot d'origine latine signifie littéralement "l'adieu à la chair", le Mardi gras. C'est le dernier jour du calendrier chrétien où il est autorisé de manger de la viande, le fameux carême. C'est la feijoada, plat plutôt typique de nord que l'on sert à cette occasion, façon Porto, avec des tripes, ou avec du porc et ses abats, des saucisses fumées, du chou et des navets pour parfumer l'ensemble. Côté sucré, comme partout dans le monde, ce son tout type de beignets comme farturas , sonhos ou coscoroes, sortes d'oreillettes que l'on mange dans la rue des fameux défilés. À Pâques, l'agneau pascal est au centre de la table. On le sert en chanfana, plat traditionnel fait avec de l'agneau ou de la chèvre, cuit dans un plat en terre cuite au feu de bois, délicieux ! et en guise d'offrande, les parrains offrent à leurs filleuls, le gâteau de Pâques ou fõlar. Il prend la forme d'un nid et l'œuf posé en son centre symbolise une nouvelle vie, les générations futures ; Beaucoup d'amandes et de petits œufs frits avec chapelure et cannelle sont distribués tout le temps que dure la Pâques.
Saint Antoine, Saint-Jean, les saints populaires
Ce sont deux rendez-vous à vivre absolument, tant la fête est joyeuse et populaire. Et chacun a sa capitale, lisbonne pour Saint Antoine de Padoue le 12 juin et Porto pour la Saint Jean dans la nuit du 23 au 24 juin. Le premier ressemble à s'y méprendre à une invocation de la sardine, grillée dans la rue et mangée pour un euro symbolique sur du pain de maïs. Le deuxième est une fête de la soupe au chou (non celle de louis de Funès), le caldo verde servi dans toutes les buvettes ou les bals de la ville. On n'oublira pas cette occasion de se saluer en se tapant sur la tête avec une fleur de poireau ou un petit marteau et d'offrir des petits pots de basilic.
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